Peu avant 6h00, je suis réveillé par la lumière du soleil qui illumine au loin les montagnes. Une solide journée m’attend. Elle restera marquée par son lot de montées et descentes mais surtout par la beauté des paysages.

La Portella d’Engorgs (2670 m) que j’atteins une heure après le départ est encore recouvert de névés que je dois gravir. Au pied, quelques lacs encore dans l’ombre… Suit une longue descente à travers les pins et les rhododendrons jusqu’à la vallée de Rio Engait (2200 m) pour grimper derechef en face le Col de l’Illa (2517 m) qui marque le passage du GR 11 à Andorre.

Sur le tronçon andorran qui suit, les refuges sont nombreux et spacieux, les lits ne comportant toutefois que des sommiers (pas de matelas) : le Refuge de l’Illa sous le barrage du même nom, le Refuge de Riu Dels Orris et le Refuge de Fontverd où je fais une pause.

Arrive un joggeur, épuisé, juste quelques cacahuètes à grignoter et rien à boire, la fontaine du coin étant semble-t-il tarie. Je lui demande s'il veut une bière fraîche : Quieres una cerveza fresca ? Il me regarde avec de grands yeux dubitatifs...
Je suis justement en train d'en boire une que je n'ai pas transportée avec moi et il n'y a pas de bar à plusieurs km à la ronde. Comment ai-je fais, selon vous ? C'est tout simplement "un regalo de dios" (un cadeau de dieu), comme il l'exprimera, sourire aux lèvres, en sortant du refuge avec l'une des autres canettes abandonnées par de généreux randonneurs probablement trop lourdement chargés !

Passé le Col de l’Illa, la descente, longue et régulière, est époustouflante de beauté. Les pêcheurs à la mouche ne s’y trompent pas, la rivière doit regorger de truites plus grosses les unes que les autres. Mais mes pieds en ont pris pour leur grade avec tous ces dénivelés et à partir du tronçon hors GR11 « Cami del Sol » qui est un raccourci proposé dans le topoguide passant par le Col Jovell, mes pieds crient « stop »… Je fatigue, mes pieds se prennent tous les cailloux.

Encamp apparaît au loin, bruyante… avec son flot de voitures qui la traverse. Comment peut-il en être autrement, la ville étant construite autour de sa nationale et voyant défiler tous les jours des hordes de touristes qui viennent se fournir en alcool, cigarettes et autres produits hors-taxe ? Camping ou hôtel, ce soir ? L’orage qui s’abat sur la ville à mon arrivée décidera pour moi, ce sera l’hôtel Paris (22 euros / chambre – 35 euros en demi-pension), renseigné à nouveau par Patrick et Michel. En soirée, le ciel est désespérément gris et je crains que la journée de demain ne le soit aussi… Vite, une douche avant tout autre chose. Ensuite, les emplettes pour les prochains jours avant de passer à table. Au menu : salade de thon et un énooooooorme calamar !

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